Chers
Amis,
Dans
le souffle de la Pentecôte nous voudrions partager avec vous
ces lumineuses paroles de Mâ Amritanandamayi, une sage hindoue
de notre temps de plus en plus connue par ses nombreux voyages en
Europe, et qui témoigne que l’Esprit Saint est partout
présent et qu’Il remplit tout.
"Quand
l'amour devient l’Amour Divin, la compassion emplit elle aussi
le cœur. L'amour est un sentiment intérieur et la compassion
est la manifestation de votre intérêt sincère,
venant du cœur, envers quelqu'un, un être humain qui
souffre. Il y a amour et Amour. Vous aimez votre famille mais n’aimez
pas votre voisin. Vous aimez votre fils ou votre fille, mais vous
n'aimez pas tous les enfants. Vous aimez votre père et votre
mère, mais n'aimez pas les autres de la même façon.
Vous aimez votre religion, mais n'aimez pas toutes les religions.
Il se peut même que vous éprouviez de 1'aversion envers
les adeptes d'autres croyances.
De même,
vous aimez votre pays mais pas tous les pays et peut-être
avez-vous de l'animosité envers d'autres peuples. II ne s'agit
donc pas d'un amour véritable. Ce n'est qu'un amour limité.
La transformation de cet amour limité en Amour Divin est
le but de la spiritualité. C'est dans la plénitude
de l'Amour que s'épanouit la fleur merveilleuse et parfumée
de la compassion.
Quand
les entraves disparaissent - l'ego, la peur, le sentiment de la
différence - vous ne pouvez qu'aimer et cet amour-là
n’attend rien en retour. Vous ne vous préoccupez pas
de recevoir quoi que ce soit, vous allez simplement avec le flot.
Quiconque entre dans le fleuve d’Amour est baigné par
ses eaux, qu'il s'agisse d'une personne en bonne santé ou
d'un malade, d'un homme ou d'une femme, d'un riche ou d'un pauvre.
Chacun
petit y plonger autant de fois qu'il le désire. Que quelqu'un
se baigne dans ses eaux ou non ne fait pour le fleuve d'Amour aucune
différence. Qu'on le critique ou le maltraite, il n'y prête
aucune attention, il se contente de couler. Quand cet Amour déborde
et s'exprime à travers chaque parole et chaque acte, il est
appelé compassion. C'est le but de la religion. Un être
plein d'amour et de compassion a réalisé les véritables
principes religieux. Une personne compatissante ne voit pas les
défauts d'autrui. Elle ne voit pas les faiblesses des gens.
Elle ne fait pas de distinction entre bons et mauvais. Un être
plein d'amour et de compassion ne peut pas tracer une frontière
entre deux pays, deux croyances ou deux religions. II n'a pas d'ego,
donc pas de peur, de convoitise ou de passion; il pardonne et oublie,
c'est tout.
La compassion
est comme un passage. Tout le traverse. Rien ne peut y rester, car
là où existent 1'amour et la compassion véritables,
il ne peut y avoir d'attachement. La compassion est l’Amour
exprimé dans toute sa plénitude. Voir et sentir la
vie en toute chose, c'est cela l’Amour. Quand 1'Amour remplit
le cœur, on voit la vie vibrer dans et à travers l'ensemble
de la création. « La vie est Amour » - c 'est
la leçon qu'enseigne la religion. La vie est ici. La vie
est partout. Il n’y a que la vie. Donc, l’Amour, lui
aussi, est partout. Là où il y a la vie, il y a l'Amour
et vice-versa. La vie et l'Amour ne sont pas deux, ils sont un.
Mais on continue d'ignorer leur unité jusqu'à ce qu'on
parvienne à la réalisation.
D'ici
là, la séparation entre le cœur et l'intellect
persiste. L'intellect seul ne suffit pas. Pour atteindre la perfection,
la plénitude de la vie, il faut un cœur empli d'amour
et de compassion. La connaissance de cette vérité
est le seul but de la religion et des pratiques religieuses. Nous
vivons une époque dominée par l'intellect et la raison,
une époque scientifique. Nous avons oublié les sentiments
fragiles du cœur. L'expression usuelle, commune au monde entier
est : «Je suis tombé amoureux. » Oui, nous sommes
« tombés » dans un amour enraciné dans
l'égoïsme et le matérialisme. Nous sommes incapables
de nous élever et de nous éveiller dans l'amour. Si
nous devons tomber, que ce soit de la tête vers le cœur.
La religion nous propose de nous élever dans l’Amour.
Amma,
Mata Amritanandamayi, mère spirituelle hindoue contemporaine
Avec
toute notre affection, à bientôt !
Père Alphonse et Rachel
Information
Notre
frère Jean-Thierry Verhelst, prêtre orthodoxe à
Bruxelles, vient de vivre sa Pâque en passant les portes de
la mort le 25 avril 2013. Avec Jean-Thierry nous avons partagé
tant de choses : notre ami et frère est venu à Béthanie
pour la première fois il y a 30 ans comme participant aux
sessions puis plus tard comme animateur; il a contribué à
la création et à la vie de notre revue « Le
Chemin »; il a « pèleriné » avec
nous en ces Terres Saintes du Moyen-Orient que nous aimons tellement,
au bord du lac de Galilée et à Jérusalem en
Israël-Palestine, comme dans le Sinaï, dans les monastères
et au Caire en Egypte, comme dans la Vallée Sainte et à
Beyrouth au Liban, ou encore à Alep et à Damas en
Syrie, mais aussi en nos terres intérieures; il a vécu
avec nous le long cheminement, joyeux et douloureux, de l’Eglise
orthodoxe occidentale; nous avons tant de fois célébré
la liturgie ensemble, médité ensemble, fait la fête
ensemble.

Sa curiosité, ses indignations, ses émerveillements,
ses questionnements, sa recherche de cohérence entre une
pensée rigoureuse, une foi vibrante et une pratique exigeante
et pleine d’amour ont été l’objet de tant
de partages qui nous ont nourris, qui nous ont réjouis, qui
nous ont fait grandir en Christ que nous savons bien qu’il
est plus que jamais vivant de la Vraie Vie, que pour lui comme pour
nous le Chemin est devant nous et que nos partages fructueux et
joyeux continuent aujourd’hui et demain comme hier. Merci
Jean-Thierry pour tout cela et à tout de suite …
Père
Pascal et la Communauté de Béthanie
Un
site a été dédié à sa mémoire
: http://memoire-thierry-verhelst.over-blog.com/