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Gorze,
Juillet-Août 2006
Chers
Amis,
Le
mois de juillet est tout auréolé par notre pèlerinage
annuel. Cette année ce fut Assise, auprès de saint François.
Quarante-sept pèlerins ont pu entrer en contact avec ce brasier
d’amour allumé au début du 13°siècle et
qui continue, depuis ce temps-là, à attirer les foules.
Ils sont des milliers de toute la planète ! Vient-on se recueillir
devant un cadavre ? Sûrement pas ! Tout le monde sait : voilà
ce qu’est un super-vivant. Tous pressentent secrètement :
vivre à plein, c’est ce qu’il a fait. Et chacun entend
: le même appel est au fond de toi. Va vers toi-même, deviens
qui tu es, et le saint qui dort dans ta profondeur s’éveillera
!
Mais pour ce travail, nous avons besoin de modèles. Toutes les
Traditions l’affirment et même les philosophes. Voilà
pourquoi il faut aimer les saints et les fréquenter, il n’y
a rien de plus stimulant ! Lire tous les jours, ne serait-ce qu’une
page d’une biographie, nous met en contact réel ; un dialogue
s’établit avec le saint, celui-ci vient dans notre intimité
où l’on se confie à lui, une amitié et un compagnonnage
s’ouvrent alors pour illuminer toutes les avenues de notre existence…C’est
une aventure fabuleuse !
Sur saint François d’Assise on a écrit des centaines
de livres. Mais c’est un tout petit qui nous a le plus marqué,
celui de Lortz : « Saint François, l’incomparable ».
Il va nous guider dans cette méditation. Car il montre bien que
saint François est d’abord un mystère : déjà
il en était un pour ses contemporains, il en est un encore aujourd’hui.
Un mystère suscite une attitude de silence, il faut s’exposer
à son contact, le regarder sans se lasser, plonger en ses abîmes
avec ardeur et persévérance, peut-être livrera-t-il
alors un peu de son être à celui qui le contemple. C’est
ce que nous avons essayé de faire, pendant notre pèlerinage,
en prenant des heures de silence et de solitude dans les différents
ermitages, où saint François ne cessait de se retirer pour
prier jour et nuit. Ces épaisses forêts et ces grottes enfouies
dans la montagne rocheuse nous branchaient à notre propre ermitage
intérieur, ce « refuge » dans notre extrême profondeur
où nous avons nos racines. Vivre, c’est se recevoir là,
à tout moment.
Les forces vitales de saint François étaient essentiellement
divines. Il est un fruit de la Grâce et de sa collaboration héroïque.
En François, avec une authenticité absolue, la fécondité
selon l’Evangile est devenue réalité. Pour qui cherche
d’abord le Royaume de Dieu, la hiérarchie des valeurs culbute,
il introduit une révolution dans sa propre vie et dans ce monde,
et alors tout le reste lui sera donné de surcroît. La vie
de François démontre à merveille que Dieu tient ses
promesses et qu’il peut en être de même pour chacun
de nous…dès que nous commençons ! François
prie et fait pénitence, il vit l’Evangile et il surgit en
lui un homme nouveau, radicalement nouveau, et le monde autour de lui
devient nouveau…
Saint François est inondé de cet Amour qui lui fait de Jésus
la source de toute joie. Célano, son premier biographe, disait
qu’il vivait avec Jésus, qu’il portait Jésus
dans son coeur, dans sa bouche, qu’il l’entendait avec ses
oreilles, le voyait avec ses yeux, le portait dans ses mains, chacun de
ses membres était plein de Lui. Le seul nom de Jésus lui
fait tout oublier, le submerge de louanges continuelles au point que,
parfois, il entre en extase.
Ainsi François est littéralement possédé par
Dieu qui le dirige directement. Il a réalisé au plus haut
degré de perfection cette attitude spécifiquement chrétienne
de l’écoute. Chez lui, l’homme tout entier était
tendu du plus profond de son être pour recevoir la Bonne Nouvelle
et la mettre en pratique. Plongé dans la méditation, il
écoutait la voix de Dieu, puis il poussait la docilité jusqu’à
l’imitation totale et l’obéissance sans limites. C’était
une fusion avec la volonté de Dieu à chaque instant, une
union mystique, des épousailles avec le Christ, où, devenant
une seule chair avec Lui, la ressemblance allait jusqu’à
imprimer en François les stigmates de la Croix.
Là précisément demeure à travers tous les
temps la mission de saint François : apprendre à voir de
nouveau ce qui constitue le coeur même du message chrétien,
sa folie et son scandale, capable de libérer les plus hautes énergies
: c’est la Croix et la Résurrection, le mystère pascal
comme noyau explosif de toute nouveauté selon le Christ.
François s’est anéanti dans la Croix, il a accepté
l’inacceptable, il s’est configuré à elle d’une
façon si inouïe et totale qu’il lui a été
révélé le mystère de la Résurrection.
C’est pourquoi la joie ne le quittait jamais au sein des pires souffrances.
A cause du Christ qui l’habitait si intimement et sur lequel il
focalisait tout son être, il ne cessait de bénir tout, de
louer et de rendre grâces. Par-dessus tout, il aimait chanter comme
les troubadours de son temps. La Création où Dieu exprime
son Amour à l’homme à travers la moindre fleur et
les oiseaux, l’émouvait jusqu’à la jubilation.
Son « Cantique des créatures » témoigne de cet
émerveillement qui fait même de la mort une célébration…
Nous
vous souhaitons un très bel été, qui nous donnera
certainement un peu de son temps pour descendre dans notre profondeur,
où tout nous invite à la nouveauté.
Avec
toute notre affection et à bientôt !
Père
Alphonse et Rachel
Texte
à méditer :
Contre
toutes les machinations et les ruses de l’ennemi, ma meilleure
défense c’est encore l’esprit de joie. Le diable
n’est jamais si content que lorsqu’il a pu ravir à
un serviteur de Dieu la joie de son âme. Au premier trouble, le
serviteur de Dieu doit se lever, se mettre en prière et demeurer
face au Père tant que ce dernier ne lui aura pas fait retrouver
la joie de celui qui est sauvé.
Saint François (rapporté
par Thomas de Célano)
Prière de Saint François
Tu
es le seul Saint, Seigneur Dieu,
Toi qui fais des merveilles !
Tu
es fort, tu es grand,
Tu es le Très-Haut, Tu es le roi tout-puissant,
Toi, Père saint, roi du ciel et de la terre.
Tu
es trois et un, Seigneur Dieu,
Tu es le bien, Tu es tout bien, Tu es le souverain bien,
Seigneur Dieu vivant et vrai.
Tu
es amour et charité, Tu es sagesse,
Tu es humilité, Tu es patience,
Tu es beauté, Tu es douceur,
Tu es sécurité, Tu es repos,
Tu es joie, Tu es notre espérance et notre joie,
Tu es justice, Tu es mesure,
Tu es toute notre richesse et surabondance.
Tu
es beauté, Tu es douceur,
Tu es notre abri, notre gardien et notre défenseur,
Tu es la force, Tu es la fraîcheur.
Tu
es notre espérance,
Tu es notre foi,
Tu es notre amour,
Tu es notre grande douceur
Tu es notre vie éternelle,
grand et admirable, Seigneur,
Dieu tout puissant, ô bon Sauveur
*
Que le Seigneur te bénisse et te garde,
Que le Seigneur te découvre sa Face et te prenne en pitié
!
Qu’il tourne vers toi son Visage et te donne la paix !
Sessions en cours à Béthanie
Du
4 au 7 août : «Une thérapie
divine : le pardon». Aujourd’hui même les sciences
humaines le reconnaissent : il n’y a pas de guérison physique
ou psychique sans le pardon !
info
Du
11 au 15 août : « Prière
de Jésus : Prière du Coeur ». Le chemin par
excellence pour descendre dans sa grande profondeur et rencontrer Celui
qui y habite. info
Du
19 au 20 août : «
Trouver sa voix ». Celui qui la trouve peut se relier au
chant du monde et découvrir la mélodie céleste de
son propre coeur. info
Du
19 au 21 Août : «
Guérison des maladies de l’âme ». La
sagesse des Pères offre une méthode diagnostique et thérapeutique,
une psychologie des profondeurs et une ascèse de libération
par la connaissance de soi dans le retournement. info
Du
25 au 29 Août : «
Halte au Désert », où l’on prend les
grands moyens : jeûne, silence, solitude, rumination de la parole…
pour démarrer une nouvelle année. info
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