
cliquer pour agrandir
|
Gorze,
Décembre 2006
Chers
Amis,
« Avec le mois de novembre nous descendons dans la saison des ténèbres
», disions-nous dans notre dernière lettre. Depuis, nous
avons marché, dans l’ascèse et la prière, et
nous voyons apparaître à l’horizon l’Astre de
notre nouvelle naissance…
Lumière
et Joie se confondent dans ce texte absolument extraordinaire du Prophète
Isaïe, qui scande chacun de nos pas tout au long de ce temps de l’Avent
: Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande
lumière, sur les habitants du sombre pays, une lumière a
resplendi. Tu as multiplié la nation, tu as fait croître
sa joie, ils se réjouissent devant toi comme on se réjouit
à la moisson, comme on exulte au partage du butin. Car un enfant
nous est né, un fils nous est donné, il a reçu le
pouvoir sur ses épaules et on lui a donné ce nom : Conseiller
merveilleux, Dieu fort, Père éternel, Prince de la paix…
La
joie et l’allégresse les accompagneront, la douleur et les
plaintes cesseront… Debout ! Resplendis ! car voici ta lumière,
et sur toi se lève la gloire du Seigneur. Tandis que les ténèbres
s’étendent sur la terre et l’obscurité sur les
peuples, sur toi se lève le Seigneur et sa gloire sur toi paraît…(Is
9,1-5 ; 35, 10 ; 60, 1-2).
Rares sont ceux qui lisent et relisent ces textes d’une jubilation
inouïe, alors qu’il faudrait les savoir par coeur, par le coeur
; c’est vital de boire constamment à ces sources d’eau
vive, afin que cette eau devienne notre sang, notre substance vivifiante.
Qui dit tradition dit transmission : comme la source se transmet toute
entière au ruisseau, ainsi Dieu se transmet à l’homme
qu’Il ne cesse de susciter à la vie et de créer. Or
cette transmission est d’abord l’expérience d’une
joie indescriptible ! Car Dieu est Joie ; c’est pourquoi les mystiques
de l’Orient et de l’Occident ont toujours pu dire : Apprends
la joie et tu apprendras Dieu.
Celui qui perd la joie est donc dans l’errance, il n’a plus
ni Chemin ni but puisqu’il est sans source. Aussi n’est-il
pas étonnant qu’on soit arrivé universellement à
cette conviction qu’une vie authentiquement spirituelle se mesure
au degré de joie qui nous habite ! Du moment que Dieu est joie,
cette conclusion n’est alors qu’une simple et incontournable
cohérence … Cela d’ailleurs, même les athées
les plus endurcis, tel Nietzsche, l’ont considéré
comme une évidence : Si Dieu existait, je ne pourrais le concevoir
que comme un Dieu dansant, dit-il.
Il est donc clair que nous avons dans la Joie la trame sous-jacente à
toute la Bible : celle-ci est une « Bonne Nouvelle » dès
les origines, et portera explicitement le titre d’Evangile (en français
: bonne nouvelle), quand elle éclatera dans sa plénitude,
par la venue du Messie qui est le visage même de la joie.
C’est cette annonce ou cette Présence joyeuse qu’il
faut comprendre et ne jamais oublier, quand on lit dans l’Ancien
Testament ces textes apparemment anodins qui racontent à quel point
l’homme aime la vie. La vraie sagesse pour le Juif, c’est
d’abord de goûter la vie telle qu’elle est : Aimer sa
vie, c’est aimer son propre bonheur, dit le Siracide (4,12). Ainsi
la vie, toute simple au quotidien, contient déjà tout, que
ce soit la joie de la moisson si souvent relevée parce que tellement
signifiante, celle de la vendange tout autant, le partage de la vie avec
la femme que l’on aime, la venue des enfants, jusqu’au plaisir
de boire du vin qui réjouit le coeur de l’homme, il n’y
a pas une expérience humaine qui soit négligeable, et rien
qui ne puisse être vécu avec une intensité qui touche
à cet étrange mystère en transparence derrière
tout instant.
Ainsi tout est épiphanie, manifestation d’une présence
aimante pour le coeur éveillé. Mais il y a infiniment plus
encore, car ce qui donne le vrai poids à cette vie, c’est
qu’elle est un don de Celui qui l’habite. En réalité
Présence et Don se confondent : Dieu se donne Lui-même à
travers ce qui nous arrive. Le peuple d’Israël le sait bien
: Quand on mange, boit et se donne du bon temps dans son labeur, c’est
un don de Dieu, dit Qohelet (3,13).
Cependant, quand Dieu se donne, ce n’est jamais passivement : c’est
une Présence créatrice, vitale, qui suscite l’homme
et ne cesse de le libérer, de le mettre en chemin vers un accomplissement.
Que ce soit dans la simplicité cachée au creux du quotidien
ou lors des grandes libérations historiques du peuple, Israël
ne se trompe pas, car c’est le Seigneur qui ramène les captifs
de Sion, c’est toujours Lui qui emplit notre bouche de rire et nos
lèvres de chansons (Ps 126,2). Dans cette joie folle, se trouve
le coeur de la Bible, sa direction profonde, jusqu’à ce qu’elle
éclate un jour dans la venue du Libérateur Lui-même,
le Messie, qui, d’emblée, ouvrira sa mission en révélant
qu’Il est envoyé pour que les aveugles recouvrent la vue,
les boiteux marchent, les lépreux soient purifiés, et les
sourds entendent et les morts ressuscitent, et les pauvres apprennent
la Bonne Nouvelle (Mt 11,5), c’est qu’Il entend bien manifester
la constante de toute l’histoire : celle d’une libération
incessante et qui, avec Lui, arrive à terme.
C’est
cette Promesse qui fait battre le coeur d’Israël, qui habite
sa formidable nostalgie, qui fait du temps, de chaque instant même,
le signe d’une Venue en cours. La Gloire de Dieu, sa Présence,
qui habite l’intérieur de toute chose et de tout événement,
va, en effet, montrer son visage. Celui qui ne cesse de libérer
l’homme, qui déjà le suit comme son ombrage et qui
le garde de jour et de nuit pour que jamais son pied ne trébuche
(Ps 121), Il va bientôt se manifester à visage découvert
au grand Jour, jour de lumière (Am 5,18) et ce sera la plénitude
des temps (Ga 4,4 ; Eph 1,10). Cette espérance du bonheur messianique
fonde en réalité l’expérience de toute joie
du peuple juif.
Avec l’avènement du Messie, l’histoire du monde bascule
des ténèbres dans la lumière et la joie définitives.
L’Incarnation de Dieu en Jésus Christ c’est le temps
lui-même qui s’accomplit et entre dans sa plénitude,
la création est à son achèvement, la terre mère
enceinte depuis des millénaires enfante Dieu en personne, l’
Emmanuel, qui signifie : Dieu avec nous. C’est cette Joie indescriptible
qui est l’aboutissement de toutes les Ecritures et la réalisation
des prophéties ancestrales. Bien plus : cet événement
est au coeur même de l’aventure cosmique. L’expansion
des galaxies, la naissance et la réussite de la vie sur notre planète,
l’apparition et l’histoire de l’homme, tout converge
vers cet instant : c’est en Lui, le Verbe de Dieu, que tout a été
créé. L’univers a mis 150 milliards d’années
à composer son Chef-d’œuvre. Depuis, tant d’hommes
comptent les jours et les siècles à partir de cette date
unique qui partage l’histoire en deux : « Avant Jésus
Christ » et « Après Jésus Christ » ! En
Lui, l’Absolu s’est fait visage, l’ultime réalité
a dévoilé son nom en Jésus Christ : Dieu est Joie
!
Nous vous la souhaitons en plénitude à Noël et d’en
être les témoins auprès de tous ceux que vous croisez.
Avec
toute notre affection, à bientôt !
Père
Alphonse et Rachel
Texte
à méditer :
Réjouissez-vous
sans cesse dans le Seigneur, je le répète, réjouissez-vous.
Que votre modération soit connue de tous les hommes. Le Seigneur
est proche. N’entretenez aucun souci ; mais en tout besoin recourez
à l’oraison et à la prière, pénétrées
d’action de grâces, pour présenter vos requêtes
à Dieu.
Alors la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, prendra sous
sa garde vos cœurs et vos pensées, dans le Christ Jésus.
Epître
aux Philippiens 4, 1-7
Prière
Le
« Gloria » chanté par les Anges la Nuit de Noël
Gloire
à Dieu au plus haut des cieux
et paix sur la terre, aux hommes, bonne volonté.
Nous Te louons, nous Te bénissons, nous T’adorons,
nous Te glorifions, nous Te rendons grâces pour Ta grande gloire.
O Seigneur Dieu, Roi céleste, Dieu le Père tout-puissant.
O Seigneur, Fils né du Père, Jésus-Christ, ô
Seigneur Dieu, Agneau divin, le Fils du Père, Toi qui ôtes
le péché du monde, aie pitié de nous, Toi qui ôtes
le péché du monde, reçois notre prière. Tu
sièges à la droite du Père, aie pitié de nous.
Parce que Tu es seul Saint, le seul Seigneur, Tu es le seul Très-Haut,
ô Jésus-Christ, avec le Saint Esprit, dans la gloire de Dieu
le Père. Amen
Sessions
en cours à Béthanie
Les
13 et 14 Janvier : « Le Féminin
de l’être » avec Annick de Souzenelle. Découvrir
la meilleure part de soi-même et l’épouser !
info
Les
3 et 4 Février : « Vivre avec
les Anges » Les Anges sont omniprésents dans la Tradition
biblique et patristique. Découvrir leur présence immédiate
et leur rôle dans notre vie entraîne un formidable changement
de conscience. Chacun a son Ange personnel, c’est son meilleur Ami.
info
Les
17 et 18 Février : « Le Moi profond
» , avec Bertrand Vergely. Beaucoup meurent sans avoir vu le
jour ! Qui suis-je et comment naître à moi-même, voilà
l’enjeu !
info
|