Gorze,
Décembre 2007
Chers
Amis,
On ne peut
que frémir d’émerveillement en apprenant que le prophète
Isaïe a écrit 7 siècles avant la venue du Christ :
« Un enfant nous est né, un fils nous a été
donné, il a reçu l’empire sur ses épaules,
on lui donne ce nom : Conseiller-merveilleux, Dieu-fort, Père-éternel,
Prince de la Paix » (9,5). Alors : « Ils arriveront de Sion
hurlant de joie, un bonheur éternel transfigurera leur visage,
allégresse et joie les accompagneront, douleur et peine auront
pris fin » (35,10)
Aujourd’hui c’est mon tour… Ces prophéties inouïes
se réalisent pour moi ! Car Dieu inscrit dans le temps ce qu’Il
est depuis toujours : ici et maintenant c’est l’aujourd’hui
de Dieu. En Jésus, Dieu révèle son visage personnel
à moi personnellement, comme si j’étais seul au monde,
dans un face à face unique. Il m’appelle et me nomme, Il
devient ma propre substance, ma chair et mon sang ; la communion est totale
jusqu’à la moelle de mes os… Rien de ce qui est à
moi ne Lui est étranger : « Dieu est plus intime à
moi que moi-même » disait saint Augustin, je L’ai dans
ma peau. L’Au-delà est au fond de moi… C’est
pour cette union inouïe avec Dieu que j’ai été
appelé à l’existence, c’est le but et le sens
de toute ma vie, le secret caché de mon itinérance, la transparence
de mon bonheur… Dès la fondation du monde, Dieu a tout créé
dans ce but.
La naissance historique de Jésus à Bethléem décrit
désormais le mystère de ma propre identité intérieure.
La crèche, c’est maintenant mon cœur. Jésus est
déposé là à la racine de mon être, comme
une semence, un germe qui doit grandir, prendre forme jusqu’à
ce que je lui devienne « conforme. » (Ph 3,21) C’est
tout mon Chemin d’homme : devenir le Christ.
L’Incarnation de Dieu devient du coup aussi Rédemption, re-création
tragique. La vieille tradition parle alors de la « Pâque de
la Nativité du Sauveur » : la grotte de Bethléem est
comparée au tombeau du Golgotha, les langes de l’Enfant Divin
au linceul mortuaire, le bois de la crèche annonce le bois de la
croix et la myrrhe apportée par les Mages préfigure le baume
des femmes myrophores accourant au calvaire.
Le
repas de noces offert par la mangeoire de Noël pour des épousailles
mystiques entre Dieu et l’Homme, contient l’Agneau immolé
qui déjà consent dans son amour fou à mourir pour
toi qu’Il aime. Ce sont les Noces de l’Agneau, car «
il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux
qu’on aime » (Jn 15,13). Mais le tombeau lui-même se
transforme en chambre nuptiale d’où le Ressuscité
surgit comme un Epoux nouveau-né, offrant cette fois la vie définitive
et incorruptible à sa créature.
C’est donc comme Sauveur que le Christ descend dans toute l’épaisseur
de ma chair, pour y naître et me faire renaître à Lui.
« Jésus ne cesse de descendre » disait Charles de Foucauld
. Rien, strictement rien ne Lui échappe. Saint Grégoire
de Nazianze énumère seulement quelques unes de mes ténèbres
qu’Il vient illuminer du dedans : la tentation, la faim, la soif,
la fatigue, l’imploration, les larmes, le deuil, l’esclavage,
toutes nos souffrances et maladies, ma mort dernière et toutes
mes morts quotidiennes, mes enfers et toutes mes situations enfériques…
et finalement jusqu’à la puanteur même de mes péchés.
Historiquement,
l’Evangile nous montre la naissance de Jésus à travers
une généalogie de meurtriers, d’adultères,
d’incestueux et de toutes sortes de criminels (Mt 1,1-16), c’est
ainsi que Jésus naît aussi en moi, Il surmonte l’une
après l’autre la longue généalogie de mes opacités
et vient à travers l’accumulation de mes crimes conscients
et inconscients faire resplendir la Lumière dans ma nuit.
Il n’est pas un problème qui ne trouve sa réponse
en Lui, aucune obscurité qui ne puisse trouver en Lui sa Lumière.
C’est pour cela que Jésus naît au coeur de la nuit
de Noël, à minuit : Il est le « Soleil naissant afin
d’illuminer ceux qui sont dans les ténèbres, la Lumière
véritable qui éclaire tout homme (Jn1,9), et celui qui le
suit ne marche plus à tâtons » (Jn 8,12) . En Jésus
tout problème, depuis les interrogations banales et continuelles
de ma vie quotidienne jusqu’aux décisions les plus importantes,
a déjà sa solution.
Naissant
parmi les hommes, Dieu introduit donc aussi dans le monde un style de
vie radicalement nouveau. « Vivre, désormais, c’est
le Christ » (Ph 1,21) et il n’y a pas d’autre manière
de faire la vérité pour un disciple, que de s’unir
toujours davantage à Lui. Voir Jésus et « Lui seul
», l’étreindre et le laisser vivre en soi, c’est
la manière spécifiquement chrétienne de poser tout
problème et d’en recevoir la solution comme par transparence
à travers Lui.
Donc
« Cherchez d’abord le Royaume de Dieu, et tout le reste vous
sera donné par surcroît » (Mt 6,33). Qui n’a
pas mesuré l’extraordinaire fécondité de cette
promesse de Jésus dans sa vie de tous les jours, n’a sans
doute pas encore fait l’expérience de la Lumière venue
dans le monde la nuit de Noël… Au contact du Feu toutes nos
difficultés fondent comme de la neige au soleil.
Voilà l’extraordinaire cadeau pour toi en cette fin d’année
! Nous vous souhaitons à tous qu’Il illumine chacun de vos
jours de l’année 2008.
Avec toute notre affection, à bientôt !
Père
Alphonse et Rachel
Prière
des premiers chrétiens
L’œuvre
merveilleuse de notre rédemption vient de prendre jour : le vieil
homme se transforme en un homme nouveau ;
la mortalité en immortalité ;
l’humanité obtient la guérison, et c’est à
la nature humaine qu’est emprunté le remède : la
race pécheresse produit un rejeton sans péché.
Non seulement la fragilité que ton Verbe a reçue de nous
est couverte pour toujours d’honneur, mais nous aussi, dans une
admirable communion avec lui, nous sommes devenus éternels.
(Sacramentaire
Léonien - le plus ancien recueil liturgique)
Texte
à méditer
«Voyez
tellement le Christ en vous, sachez tellement que vous devez être
le Christ, que du fond de vous-même le sentiment de cette identification
avec le Christ fasse surgir, au moment et dans la mesure où le
voudra le Maître, une vague de fond qui balaiera tout cela (toutes
ces impatiences, ces premiers mouvements d’égoïsme,
etc.). Ne sachez plus que vous êtes. Sachez seulement que le Christ
est en vous, que le Christ est vous. »
Et alors : « ne jamais nous arrêter à nous-même,
à notre personne, à notre « moi » comme s’il
existait fermé sur lui-même ».
« Que votre âme ne se regarde plus mais regarde le Christ
ou plutôt qu’en se repliant sur elle-même, elle ne
s’aperçoive plus elle-même, mais que vous n’aperceviez
plus que le Christ présent en vous. »
Père
Albert Peyriguère
Disciple du Père Charles de Foucauld
Sessions
en cours à Béthanie
Du
12 au 13 janvier : « Vivre avec les
Anges ». La découverte d’un monde extraordinaire
et surtout de notre meilleur Ami : l’Ange Gardien.
info
Du
12 au 13 janvier également : «
Trouver sa voix » avec Gundelinde. Nous disposons d’un
instrument fabuleux pour notre développement personnel ! info
Pèlerinage
en Terre Sainte du 13 au 24 Juillet 2008 : mettre ses pas dans
ceux du Christ, toucher les lieux où Il a vécu, écouter
les textes là où Il les a prononcés. S’inscrire
à temps, places limitées.
Informations
Le prochain
numéro du Chemin
(N°77)
va sortir pour Noël. C’est un numéro très particulier
car il est consacré au Carmel et à sa spiritualité
sous forme de dialogue avec ses plus grandes figures.
A découvrir…
Para
siempre Teresa, Teresa, pour toujours !
Dialogue entre Sainte Thérèse d’Avila et Rachel Goettmann
Où
vous êtes-vous caché ?
Dialogue entre Saint Jean de la Croix et Pascal Sauvage
Seigneur
vous me comblez de joie
Dialogue entre Sainte Thérèse de Lisieux et Sœur Barbara
Une
louange de gloire
Dialogue entre Sainte Elisabeth de la Trinité et Alphonse Goettmann
Souvenir
d’un destin juif
Dialogue entre Sainte Edith Stein et Richard Zeitoun
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