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Octobre
2004
Chers amis,
Voilà
pas mal de temps que nous nous exerçons au contenu de notre dernière
lettre…Seul
l’exercice soutenu au quotidien nous fait progresser !
Nous avons donc cherché à ne pas quitter la main de Marie
et à vivre en son compagnonnage. Si notre coeur s’est vraiment
ancré en elle, nous avons déjà pu constater à
quel point de profondeur toute l’atmosphère de notre vie
se transforme peu à peu. Nous prenons un tout autre goût
à la vie et l’acceptons plus facilement. Avec Marie, notre
« oui » à l’instant présent nous apprend
la confiance totale et l’abandon entre les mains de Dieu. Cette
attitude, qui s’approfondira sans cesse, est une source de paix
et de joie, au coeur même des turbulences inévitables…C’est
toujours vers ce jaillissement de la Vie que Marie nous conduit, puisqu’elle
nous engendre à la vie divine, à la « race des nouveaux-nés
», ceux qu’on appelle des « Saints ».
Le
mois d’octobre nous rappelle cela avec puissance, car les saints
qu’on y fête sont parmi les plus connus : saint Rémi,
sainte Thérèse de Lisieux, saint François d’Assise,
sainte Thérèse d’Avila…et cette merveilleuse
litanie culmine dans la fête de tous les saints, le 1er novembre.
Rappel puissant, en effet, à notre conscience endormie : «
pourquoi ceux-là et pas moi ? », disait saint Augustin (IV°s.).
C’est la bonne question, même la seule question essentielle.
Si Dieu m’a créé, s’Il me donne son souffle
à chaque instant, c’est pour cette unique raison : que je
devienne saint. Il veut partager avec moi sa Sainteté, c’est-à-dire
sa gloire et son bonheur. C’est une histoire d’amour : quand
deux êtres s’aiment, ils sont remplis l’un de l’autre.
Voilà pourquoi Dieu est devenu homme en Jésus Christ, Il
s’est rempli de l’homme pour que l’homme se remplisse
de Dieu et devienne lui-même dieu par cette osmose de grâce
!
Toute la Bible se résume en cela, toute la Tradition n’en
est que le commentaire, et l’Eucharistie est le grand moyen offert
par le Christ lui-même pour le réaliser. A la communion,
le Christ s’incarne en moi, Il devient chair de ma chair, sang de
mon sang, souffle de mon souffle, disait saint Grégoire Palamas
(XIV°s.). L’Eucharistie est vraiment le sacrement de notre chemin
de sanctification. Le Saint des Saints a établi sa demeure en moi,
Il est plus intime à moi que moi-même, s’écriait
saint Augustin. S’ouvrir toujours plus à cette réalité,
en avoir une conscience de plus en plus permanente, en faire l’axe
de sa vie et s’en réjouir à fond, oui: se réjouir
de cette joie extraordinaire en tous temps et en tous lieux, voilà
à quoi nous sommes appelés, c’est cela être
saint !
Hélas…on
a trop souvent confondu sainteté et perfection héroïque.
Il n’est pas étonnant alors que le commun des hommes dise
: « ce n’est pas pour moi ! ». Le saint est quelqu’un
d’ordinaire, comme toi et moi, plein d’imperfections et de
péchés. A cause de cela, il a conscience de n’être
rien et s’abandonne tout entier à la miséricorde divine.
Son désir d’aimer et de se laisser aimer par Dieu croit en
intensité à mesure même qu’il tombe sept fois
par jour (……). Mais,
quelle que soit sa misère, le saint croit à l’Amour
sans plus, à l’Amour comme source de toute vie, comme seul
moyen d’avancer en sainteté, comme unique fin.
Sainte Thérèse de Lisieux, par exemple, a déchiffré
passionnément le Visage de l’Amour penché sur elle
à chaque instant, reconnaissant à travers toute circonstance
qui passe la présence du Seigneur lui disant « Je t’aime
! ». Alors, écrivait-elle : « Tout est grâce
». A nous d’exercer ce regard de transparence, qui devient
vite un regard de gratitude, où notre coeur est parfois ivre d’action
de grâce…
Sainte Thérèse cherchait ainsi à tout transformer
en amour : joies et peines. L’amour se vit donc minute après
minute en des actes bien précis, car la volonté de Dieu
est nulle part ailleurs que dans l’instant. En toute minute de ma
vie, j’ai l’exorbitant pouvoir de plaire à Dieu ou
de lui déplaire !
L’homme qui vit de cette façon devient souverainement libre.
Son coeur embrasé n’est plus dominé par rien, et surtout
pas par « la grande peur du 21°siècle », peur de
l’inattendu, peur du cancer, peur de la mort…C’est un
« Homme nouveau », car cette vie nouvelle de Dieu coule en
chacun de ses gestes : il fait d’une manière radicalement
nouvelle les choses les plus quotidiennes et habituelles. Il a un style
de vie évangélique. La joie du Christ, devenu le Centre
de son existence, inonde son visage, ses gestes témoignent d’un
rayonnement mystérieux et sa présence dégage une
atmosphère qui attire secrètement tout un chacun. Par-dessus
tout, il est heureux, divinement heureux, dit Evagre le Pontique (IV°s.).
Que Marie continue à vous accompagner dans cette grâce d’une
vie vraiment pleine !
Avec
toute notre affection, à bientôt !
Père Alphonse et Rachel
Prière
de saint François d’Assise
Seigneur, faites de moi un instrument de votre Paix !
Là où il y a de la haine que je mette l’amour.
Là où il y a l’offense que je mette le pardon.
Là où il y a la discorde que je mette l’union.
Là où il y a l’erreur que je mette la vérité.
Là où il y a le doute que je mette la foi.
Là où il y a le désespoir que je mette l’espérance.
Là où il y a les ténèbres que je mette votre
lumière.
Là où il y a la tristesse que je mette la joie.
O
maître, que je ne cherche pas tant :
A être consolé…qu’à consoler.
A être compris…qu’à comprendre.
A être aimé…qu’à aimer.
Texte d'un père à méditer :
«
Nous portons le Sauveur lui-même en nos âmes, dans notre tête,
dans nos yeux, dans nos entrailles même, dans tous nos membres.
Le Christ entre en nous réellement, Il se mêle corporellement
à toutes nos facultés. Dans cette union mystique, constamment
nourrie par la prière et les sacrements, Il réélabore,
Il remodèle, Il renouvelle nos facultés psychosomatiques
en facultés de son propre corps. Le fer qui va au feu ne garde
rien du fer, il devient rouge comme le feu; il est bien évident
que, lorsque le Christ se fond en nous et s’y mêle, Il nous
change et nous transforme en Lui; comme dit saint Paul : la mortalité
est engloutie par la vie, et vivre alors, c’est le Christ ».
Saint Nicolas Cabasilas (XV°
siècle)
Sessions
en cours à Béthanie
Du
12 au 14 novembre : session sur le couple comme chemin de transformation
et de sainteté. Comment changer de regard sur la banalité
du quotidien et accueillir le petit détail comme moyen de progresser.
info
Du
20 au 21 novembre : « Trouver sa voix ». Ce mot s’écrit
aussi « voie », car les deux sont un. La voix touche tellement
à l’intimité de l’homme, à son souffle
mystérieux, que de l’exercer nous met en route vers une profonde
mutation. info
Du
26 au 28 novembre : Retraite de l’Avent. Se retirer pour
faire silence avec tout notre être, dans le jeûne et la prière,
est indispensable pour qui veut vivre pleinement. info
Informations
Ce
n’est un secret pour personne : Noël approche à grand
pas ! Et c’est chaque année une « épreuve »
jusqu’à ce que l’on trouve le cadeau « juste
» pour ceux qu’on aime…Alors une suggestion amicale
sera certainement bienvenue de notre part : que pensez-vous d’un
abonnement à la revue «
Le Chemin » ? Ce serait pour vos amis un cadeau
original, inattendu, qui dure toute l’année et surtout nourrissant
pour la vie spirituelle. Si vous ne connaissez pas la revue, nous pouvons
vous envoyer un spécimen gratuit ! Ecrivez-nous
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Par
ailleurs, nous vous serions reconnaissant si vous nous donniez le courriel
(courrier électronique) ou l’adresse postale de quelques
personnes qui seraient heureuses de recevoir cette lettre mensuelle. Vous
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mes témoins, a dit le Christ. Merci de tout coeur de participer
à la mission !
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