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Lettre n°202

Gorze, été 2023


Chers amis,

Je voudrais en ce temps de l’été, des vacances, nous poser à nous tous une question. Est-ce que je prie ? … Ne répondons pas trop vite car elle est essentielle ! En effet, l’homme qui ne prie pas, qui ne reste pas branché à la source de vie, à Celui que nous appelons : « Dieu », est ballotté, sans conscience, sans vraie joie, sans vraie vie. Et c’est pourquoi il faut alors nous poser la question suivante : quel est mon rapport à la source de vie, autrement dit à Dieu ? Est-ce un rapport intime comme celui de la source et du ruisseau dans la nature ? Ai-je conscience que je dois tout à la Source : mon être, ma vie, ma force, ma joie, mon intériorité ? Tout ! Ou bien mon Dieu est-il un Dieu extérieur, un Dieu qui se promène derrière les nuages avec une grande barbe comme celui de Michel-Ange, un Dieu gendarme et moralisateur, un Dieu des vérités à croire ? Est-ce encore un Dieu issu de ma réflexion, de celle des philosophes que j’admire, un Dieu issu de l’intellect, issu de ma raison ? La déesse « raison » que célébraient les révolutionnaires à Paris en 1793-1794 n’est pas morte avec la révolution française ! Nous avons seulement élargi son culte à toute notre existence et en fait, souvent inconsciemment, nous ne jurons que par elle ! Nous n’imaginons même pas qu’elle est de notre propre fabrication et donc qu’elle est réduite à nous-mêmes ou à la pensée de quelques philosophes athées qui nous influencent, quand ce n’est pas pire ! …Ou bien encore, mon Dieu est-il un Dieu amalgame, sur mesure, une sorte de salade composée, un Dieu qui m’arrange, qui est un peu à mon image, un Dieu qui est multiple et qui exprime bien des confusions ? Cette idolâtrie du Dieu sur mesure et amalgame est aujourd’hui très répandue. Tout en étant peu exigeante, elle est pourtant bien rassurante… à condition de ne pas y regarder de trop près, bien sûr ! Et puis elle nous délivre de l’Eglise, du dogme, de dépendre d’une Tradition. Voilà une grande question ! Quel est notre Dieu ? Peut-être nos vacances nous laisserons un peu de temps mais aussi un peu de silence et de Souffle pour nous la poser et commencer à y répondre ! Avec toute mon affection en Christ ! Père Pascal


 

Prière

Ô Toi l'au-delà de tout, comment t'appeler d'un autre nom ? Quel hymne peut te chanter ? Aucun mot ne t'exprime. Quel esprit te saisir ? Nulle intelligence ne te conçoit. Seul, tu es ineffable ; tout ce qui se dit est sorti de toi. Seul, tu es inconnaissable ; tout ce qui se pense est sorti de toi. Tous les êtres te célèbrent, ceux qui parlent et ceux qui sont muets. Tous les êtres te rendent hommage, ceux qui pensent comme ceux qui ne pensent pas. L'universel désir, le gémissement de tous aspire vers toi. Tout ce qui existe te prie et vers toi tout être qui sait lire ton univers fait monter un hymne de silence. Tout ce qui demeure, demeure en toi seul. Le mouvement de l'univers déferle en toi. De tous les êtres tu es la fin, tu es unique. Tu es chacun et tu n'es aucun. Tu n'es pas un être seul, tu n'es pas l'ensemble : Tu as tous les noms, comment t'appellerai-je ? Toi le seul qu'on ne peut nommer ; quel esprit céleste pourra pénétrer les nuées qui voilent le ciel lui-même ? Aie pitié, ô Toi, l'au-delà de tout ; comment t'appeler d'un autre nom ? Saint Grégoire de Nazianze (329-390)


 

Texte à méditer


« La gloire de Dieu,

c'est l'homme vivant,

et la vie de l'homme,

c'est la vision de Dieu»

Saint Irénée (v.140-v. 202)


 





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